Toute « révolution » prend son sens dans l’espace public
À l’instar du mouvement des “colleuses“, c’est sur les murs de la ville, vous taggerez vos SMS (vidéoprojetés) dans la rue et rejoindrez un commando féminin mi-Agitatrices, mi-Pythies.
Dans un monde en perpétuelle mutation il nous faut en permanence réinventer nos modèles. Transformer les frontières de genre, raciales et sociales est non seulement vital mais favorise un élargissement et un enrichissement de nos sociétés. Le corps est au cœur de ces mutations. Laboratoire politique, il expérimente de nouveaux rapports à l’identité, au désir, à l’érotisme et aux relations avec autrui de manière générale. C’est cette approche que la performance propose d’explorer, en invitant chacun et chacune à questionner sa capacité à se ré-inventer autrement et à poser les jalons du corps comme chemin existentiel.
Déplacer la question de l’altérité et de la mutation sur les murs de la ville
Généralement les questions relatives au genre, à la binarité, non binarité, les problématiques féministes et raciales sont pour l’essentiel débattues sur les réseaux sociaux ou dans des sphères militantes. Il s’agit ici de faire tomber les barrières, de diffuser des messages à tout le monde en déplaçant ce questionnement vers les murs de la ville pour lui donner sa pleine valeur politique. Une agora publique !
Ce projet fait appel à plusieurs disciplines artistiques : performance, danse, écriture multimédia et se décline en trois étapes.
• Une phase de conversations SMS du public avec l’Oracle numérique.
Durant une trentaine de minutes, le public est invité à envoyer des SMS à Électra, une appli constituée de répliques inspirées de textes de Paul.B Preciado, Sarah Kane, J.Giraudoux, Virgine Despentes. Les sms sont les réponses aux questions posées par l’appli Oracle. Ils sont vidéo-projetés sur les murs de la ville. On peut suivre une phrase, des lettres, des mots, une conversation. Le sens n’est plus seul à avoir de l’importance. Le sensoriel de l’architecture, le tactile, la lumière apportent aussi des éléments de sens poétiques. L’enjeu est de permettre aux spectateurs de s’emparer de l’espace public, de « l’attraper » pour y exprimer leurs identités au sens politique et poétique.
• Une phase de performance mettant en scène la (re)naissance des 2 personnages mi-Pythies, mi-Agitatrices, tagueuses de SMS.
Erotica, activiste du Désir, milite pour une reconnaissance des minorités et pour un développement de la sexualité. Electra, rebelle féministe, danse et milite pour une reconnaissance du corps politique dans l’espace public. Les échanges de SMS du public avec l’appli Oracle numérique sont alors vidéo-projetés sur les corps des performeuses lors d’une transe divinatoire dans un univers mystérieux.
• Une phase « Viens danser dans la forêt de SMS » lors de laquelle le public est invité à entrer dans l’installation lumineuse pour le Bal final.
Une chorégraphie des SMS projetés sur leur corps se met en place dans la forêt de SMS. Les SMS sont vidéo-projetés et tatouent les murs, les corps des performeuses et du public. Les spectateurs jouent corporellement avec les mots, bougent leurs corps pour offrir une surface aux mots, suivre une phrase, échanger des mots d’un corps à l’autre. Le sens n’a plus d’importance. C’est un rituel de fête dans l’espace public, un processus festif de transfert qui libère et transforme les identités.
Théâtre d’expérience
Cette expérience immersive invite à se sentir libre dans l‘espace public. Libre d’explorer un souvenir intime et d‘entrer pleinement dans la danse avec les artistes.
L’installation performance propose donc au spectateur.ice de s’immerger dans un dispositif scénique impliquant. Avec une relative liberté d’action, il devient co-créateur de la performance. On favorise une expérience artistique susceptible de le transformer. Il s’agit de déplacer le “quatrième mur“ dans l’espace public, un mur vers une écriture scénique partagée. Écriture multimédia et numérique Le recours à une écriture multimédia structure cette expérience immersive. Considérer chaque spectateur.ice dans sa singularité et non fondu.e dans un ensemble. Lui permettre d’évoluer dans le spectacle, d’établir des liens avec tel.le autre ou avec l’installation, rendre la performance réactive ! C’est un des enjeux de cette création.